Système Go est un jeu en réalité augmentée. Le projet est créé conjointement par l’initiative de 5 étudiants, en relation du projet « ATLAS – 216 000 ». Le jeu est disponible depuis Septembre 2016 sur les plateformes de Bordeaux et de Villenave d’Ornon. Tout comme le principe de Pokémon Go, le but est de capturer des Personnages atypiques.
Par quels moyens peut-on contrer les automatismes d’une société en rapportant un lien social perdu ?
" Plongé dans une banalité quotidienne ce bout de ville n’exprime aucun aspect attrayant. (...) Les individus déambulent dans la rue, ne se voient pas les uns les autres, et ne s’abordent pas. Ils se regardent et ne se parlent pas. Ils se croisent mais ne se rencontrent pas. (...) La recherche de nouvelles approches relationnelles devient une nécessité majeure à travers nos actions où la notion d’humain se qualifie comme primordiale. Notre volonté d’artistes est de retrouver une sensibilité perdue et de susciter des interactions humaines "
La route de Toulouse, artère principale du flux urbain, fend la commune de Villenave d’Ornon située en périphérie de Bordeaux.
C’est au croisement de la rue Louis Denis Mallet qu’une beauté s’extirpe de toute cette négativité. Ce carrefour est le théâtre d’un ballet de véhicules colorés, accompagnés du concerto énergique des marteaux-piqueurs du chantier situé à proximité et rythmé par la présence d’un feu tricolore aux allées de chef d’orchestre. C’est alors qu’un instrument de cette composition musicale s’invite au milieu de la partition effrénée, venant s’installer à même le sol. La rythmique étant assurée par le passage régulier des musiciens roulant qui actionnent l’agréable sonorité de cette fameuse plaque d’égout.
Sur ce bord de route poétique se trouve un lieu emblématique du 508 route de Toulouse, l’abribus arrêt R.P.A Villa Nova. Ce n’est pas un abribus comme les autres, fini banalité et froideur de l’attente du bus. Ce lieu, prisé majoritairement des jeunes étudiants du lycée à proximité, est devenu un point de repère où convivialité et conversations sont omniprésents. Tout le monde se connaît et retrouve Cyril, le chauffeur du bus 15 qui a son heure de pointe à 17 h 54. Le bruit puissant de ces discussions vient même étouffer le son orchestral des voitures voisines. À l’arrière de la paroi vitrée, des maisons mitoyennes viennent ombrer avec délicatesse une partie de cet abri. Sur le front, la vue donnée s’ouvre sur une vitrine aux cinquante nuances de gris : une concession automobile qui s’est appropriée un angle du carrefour afin d’y faire l’étalage d’une multitude de berlines vintages, dont l’organisation s’apparente à un tétais gigantesque.
Cerise sur le gâteau, une magnifique guirlande aux tons azur et argent surplombe cette scène et relie les 4 extrémités du lieu à un poteau central qui se dresse tel le mât d’un navire de la flotte royale britannique.
La scénographie urbaine de ce lieu est particulièrement magique par l’altercation du jeu musical venant discerner l’abribus à la vitrine. En marge de ce spectacle, des petits hommes verts viennent perturber tous ce circuit automobile. C’est seulement à l’heure du déjeuner qu’ils laissent faire le cours des choses, juste le temps d’aller acheter leurs baguettes au supermarché du coin.
Et comment oublier de mentionner ce palais de la consommation qui n’est autre que le Leader Price du coin. Apprécié par tous il attire la convoitise de chacun. De part ses produits locaux typiques du terroir, la qualité de ses produits lui décerne une renommée dans le quartier. Au bout du chemin, en retrait de ce vaste espace de bitume parcellé par des bandes blanches, apparaît une galerie au grand air où des artistes anonymes exposent leurs blazes (comme dirait les lycéens) afin d’affirmer leur courant artistique. Par contre attention à ne pas trop s’approcher car deux gardiens de jour surveillent ce lieu portant des tenues laissant croire à des personnes mal logées. Mais tout est relatif, certains visiteurs leur laissent un pourboire pour les remercier après leur agréable visite. Des sourires furtifs et de polies salutations amènent à s’arrêter pour engager une charmante conversation à l’aspect amical.
Chaque jour est unique ; la même mise en scène ; il est impossible d’oublier cette répétition permanente de toutes ces subtilités artistiques.
TOUT EST MAGNIFIQUE
Le système vous aime, pas vous...